Les matériaux biosourcés dans le BTP, qu’est-ce que c’est ?

Materiaux-biosourcés

Au cœur des enjeux de durabilité, le secteur du BTP utilise de plus en plus des matériaux biosourcés pour réaliser des bâtiments respectueux de l’environnement. Par conséquent, le secteur de la construction doit s’adapter et s’habituer à l’utilisation de ces matériaux écologiques tels que le bois, le liège ou la ouate de cellulose.  

Dans cet article, nous vous expliquons ce qu’est un matériau biosourcé, ses avantages, et le cadre réglementaire auquel il répond, avec en prime une liste des différents éco-matériaux…

Définition des matériaux biosourcés

C’est la définition d’une matière d’origine biologique : il s’agit d’une matière issue d’un animal vivant (comme la laine) ou d’un végétal (comme le bois ou le liège). Par conséquent, il est composé de biomasse et sera utilisé comme matière première dans les produits de construction et la décoration des bâtiments.  

Les biomatériaux peuvent être utilisés comme isolants, pour faire du mortier, du béton ou encore des dalles, mais aussi pour la chimie du bâtiment. Le développement et la valorisation de ces matériaux s’inscrit dans une volonté toujours plus marquée d’utiliser des matériaux, à la fois recyclables et respectueux de l’environnement, dans un secteur souvent décrié pour son empreinte carbone…

Pourquoi utiliser des matériaux écologiques ?

Avantages des biomatériaux 

Les bio structures et les biomatériaux présentent de nombreux avantages, la liste suivante n’est pas exhaustive mais donne une idée de l’intérêt de ce type de matériaux :  

  • Matériaux renouvelables et écologiques : ce sont des matériaux qui ont un impact positif sur l’environnement, car ils stockent le carbone dans l’air. Ils participent activement à la réduction des gaz à effet de serre et à l’utilisation de moins de produits chimiques.
  • Demande croissante des consommateurs :  Il existe une demande réelle des ménages pour les matériaux biosourcés. Par conséquent, lors de la construction d’une maison, c’est un avantage concurrentiel certain de pouvoir proposer des materiaux qui respectent la santé des personnes et l’environnement.
  • Régulateur de température et d’hygrométrie :  matériau naturel biosourcé jouera le rôle de régulateur de température et d’hygrométrie. Une meilleure isolation est assurée, tout comme la ventilation. Le confort de l’habitation est donc inégalé, avec des économies d’énergie réalisées par toutes saisons.  

Label construction d'origine biologique 

Ce label pour les matériaux d’origine biologique a été créé en 2012 sous le nom « Bâtiment biosourcé ». Les maîtres d’ouvrage doivent solliciter un label auprès d’un organisme agréé par l’Etat. L’étiquette indique le pourcentage (en kilogrammes) par mètre carré de surface de plancher et est divisée en 3 grades. Le premier niveau comprend l’utilisation de deux matériaux de construction écologiques aux fonctions différentes (appartenant ou non à la même famille).  

Pour obtenir les deuxième et troisième niveaux, il est nécessaire d’utiliser plusieurs matières d’origine biologique appartenant à différentes familles de produits. L’organisme en charge de l’évaluation du bâtiment prendra en compte les matériaux et la performance énergétique globale.  La certification est attribuée à la fin du projet et peut être contestée lorsque les travaux comportent des modifications importantes. Les critères d’obtention du label Bâtiment Bioressources doivent toujours être respectés.

Réglementation sur les matériaux biosourcés 

Couverture décennale

Une couverture décennale est requise et le maître d’ouvrage doit faire preuve de prudence quant à la technique utilisée. La souscription d’une assurance en elle-même ne pose pas de difficultés, mais l’exécution des matières d’origine biologique et les procédés utilisés sont soumis à la clause « ingénierie générale » de la garantie décennale.  

En cas de doutes mineurs, vous devez contacter votre compagnie d’assurance et demander une confirmation écrite pour être couvert pendant la construction. En effet, si les techniques utilisées relèvent de la disposition « ingénierie hors normes », vous devez demander une extension de garantie et donc payer une surprime.  

Mais généralement, seuls les matériaux exotiques ou les méthodes de construction très spécifiques ne sont pas conformes à la disposition actuelle.  

Manipulation de produits chimiques 

Les matériaux d’origine biologique utilisés dans la construction ne sont pas toujours 100 % naturels et leur composition peut parfois inclure des additifs chimiques.  

En effet, ils doivent parfois être traités pour assurer une bonne tenue et résistance au feu, aux moisissures ou encore aux insectes. Par exemple, il faut traiter le bois pour qu’il ne soit pas attaqué par des champignons ou des insectes.

Risque d'incendie 

Pour assurer la résistance au feu, les matériaux d’origine biologique doivent respecter la réglementation relative au risque d’incendie. Si ces critères ne sont pas remplis, ils doivent être traités chimiquement où avoir un écran pare-flammes intégré.  

Aucun traitement nécessaire, le béton de chanvre donne une bonne réponse naturelle. D’autre part, les matières premières telles que la laine, la paille ou le liège nécessitent souvent un traitement spécifique pour être utilisées comme isolant biosourcé.  

Liste des différents matériaux biosourcés 

Voici une liste des matériaux biosourcés principalement utilisés sur les chantiers :  

  • Bois : idéal pour la construction d’un ouvrage, il présente d’excellentes performances thermiques et acoustiques. Renouvelable et confortable en été, il peut être utilisé pour les sols, l’isolation ou pour les combles.  
  • Liège : fabriqué à partir de chêne ou de liège recyclé, ce matériau biodégradable ne contient aucun additif et ne pourrit pas. Avec une bonne réponse au feu, il offre de bonnes performances acoustiques et thermiques, tout comme le bois. C’est l’un des seuls matériaux biosourcés pouvant être utilisé pour l’isolation des sols.  
  • Paille : très économique, cet éco-matériau ne nécessite aucune manipulation et est facile à installer. La paille est idéale pour le revêtement de façade et l’isolation intérieure ou extérieure.  
  • Lin ou laine de mouton : ces matériaux biosourcés sont souvent transformés en panneaux isolants semi-rigides.  
  • Chanvre : cette plante régule l’humidité, réagit bien au feu. Avec ses bonnes performances d’isolation acoustique et thermique, le chanvre est le choix idéal pour isoler les combles, les murs ou les toits en pente. Il peut également être transformé en béton de chanvre pour créer des murs porteurs.  
  • Bois papier ou carton : recyclables, ces matériaux sont économiques et parfaits pour l’isolation des combles.  
  • Doublure cellulosique : fabriquée à partir de papier journal recyclé, sa fabrication nécessite peu d’énergie pour d’excellentes performances d’isolation. Il subit un traitement chimique pour résister au feu, et est principalement utilisé sous forme de tôle pour les combles perdus, les murs ou les planchers.  
  • Textiles recyclés : vêtements déchiquetés, mélangés et thermocollés. Sans poussière, cet éco-matériau est utilisé pour isoler les murs perdus, les combles et les toits en pente.  

Coût des matériaux biosourcés 

Les matériaux biosourcés sont généralement plus chers que les matières premières traditionnelles. Le matériau écologique le moins cher est la ouate de cellulose, qui est assez économique, contrairement au liège qui quant à lui l’un des plus chers.  

En effet, ce sont des matériaux plus rares et plus demandés, ce qui entraîne souvent des hausses de prix. Cependant, en 2020, le gouvernement a introduit de nouvelles réglementations environnementales. Celles-ci visent à faciliter l’accès des constructeurs et des ménages aux matériaux biosourcés et ainsi à réduire les coûts.  

Pourtant, la qualité des matériaux et leurs avantages environnementaux sont souvent des arguments plus de poids que leur simple coût !  

Les matériaux d’origine biologique s’inscrivent donc dans une logique planétaire et environnementale. Aussi facilement mis en œuvre dans les bâtiments que les matériaux conventionnels, ils offrent des performances thermiques et acoustiques presque égales pour un environnement plus propre. Fabriqués à partir de matériaux vivants comme le bois, la laine ou le chanvre, ces éco-matériaux sont biodégradables. Ils contribuent à limiter les émissions de gaz à effet de serre et à utiliser des énergies fossiles pour des chantiers plus respectueux et durables.

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Vincent LELIEVRE

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