Comment procéder pour faire valoriser ses déchets de chantier ?

déchets de chantier

Les activités des entreprises de BTP sont à l’origine de 75% des déchets produits en France.

Ainsi, il est important que chaque entreprise, à son échelle, puisse définir une stratégie de gestion des déchets pertinente afin de participer à la diminution de l’impact environnemental du BTP en général.

Dans cet article, nous vous informons sur les différentes méthodes de gestion des déchets destinées aux entreprises du BTP.

Les différents types de déchets de construction  

Les déchets inertes 

Les déchets inertes représentent la très grande majorité des déchets générés par les chantiers de construction et de rénovation, soit 71% d’entre eux. Ce sont des déchets minéraux non dangereux qui conservent très bien leurs propriétés physiques et chimiques lorsqu’ils sont correctement stockés.

Parmi eux on retrouve :

  • De la terre non polluée,
  • Des matériaux de terrassements,
  • De la céramique,
  • Du béton,
  • Des parpaings,
  • Des tuiles,
  • Des briques,
  • Des pierres naturelles,
  • Des gravats,
  • Du verre.
Liste-dechets-inertes

Ce type de déchet non biodégradables, ne peut ni se décomposer, ni brûler, ni être à l’origine de réactions chimiques. Cela permet alors une parfaite conservation des matières et matériaux stockés avec eux. A savoir que l’élimination de ces déchets nécessite des installations de recyclage, ou bien s’effectue dans des Installations de Stockage des Déchets Inertes.

Les déchets non dangereux 

Ces derniers représentent 26 % des déchets du BTP, on les appelle les Déchets Industriels Banals (DIB). Ces déchets ne sont ni corrosifs, ni explosifs et ne sont donc absolument pas dangereux (d’autant plus qu’ils ne sont pas inertes). On les retrouve dans les Installations de Stockage de Déchets Non Dangereux.

Dans cette catégorie de déchets on dénombre notamment :

  • Le bois,
  • Le plastique,
  • Les emballages,
  • Le plâtre,
  • Le métal,
  • Les isolants.
dechets-non-inertes

Ces déchets non recyclables ne sont pas éligibles à l’incinération, ainsi s’ils ne sont pas triés, vous devrez les confier à une déchetterie afin qu’elle les élimine.

Les déchets dangereux 

La dangerosité de ces déchets est causée par les substances toxiques qu’ils contiennent. Forte heureusement, ces derniers ne constituent que 2% des déchets généré par le BTP.

Parmi eux, on retrouve :

  • Les huiles,
  • Le goudron,
  • Les hydrocarbures et leurs dérivés,
  • Les piles,
  • L’amiante,
  • Le plomb,
  • Les appareils et produits contenant du PCB ou du gaz fluoré,
  • Les bouteilles de gaz,
  • Les peintures et vernis.

Le traitement de ces produits et de leurs contenants éventuels nécessite une vigilance toute particulière. Ils ne doivent jamais être mélangés avec les déchets non dangereux. De plus, il est nécessaire de les emballer et de les étiqueter. Enfin, s’ils n’ont pas la possibilité d’être revalorisés, alors ces déchets seront stockés dans des Installations de Stockage des Déchets Dangereux (ISDD).

Comment valoriser les déchets issus du BTP ? 

La valorisation des déchets inertes

En ce qui concerne les déchets inertes des chantiers, ils peuvent être revalorisés de différentes manières. Cependant,  la plus utilisée reste la technique de la réutilisation.

Par exemple, les pierres naturelles, la terre et le béton pourront être transformés en granulats pour être ensuite utiliser dans les travaux de renforcements d’infrastructures.

La valorisation des déchets non dangereux

La valorisation des déchets non dangereux peut se réaliser selon 2 processus : soit par le biais de la valorisation énergétique, soit à l’aide de la valorisation de matière. Le procédé est donc plus sophistiqué que pour les déchets inertes.

Par exemple, le bois peut être valorisé grâce à chacun des 2 procédés :

  • Valorisation énergétique à en étant utilisé dans des chaufferies.
  • Valorisation matière à grâce à la création de pâte à papier ou de panneaux.
    • En effet, les copeaux de bois peuvent devenir la matière première de fabrication des panneaux de particules, et ainsi être réutilisé pour fabriquer des produits finis.

Autres exemples :

  • Les métaux peuvent servir en métallurgie après avoir été refondus.
  • Le plastique et les emballages peuvent servir à une réutilisation immédiate.

La valorisation des déchets dangereux

Quant aux déchets dangereux, ces derniers peuvent également être valorisés, mais cela nécessite de disposer d’un gros budget. Par exemple, les matériaux avec un revêtement en peintures au plomb peuvent être traités par vitrification ou par sablage dans des lieux spécifiques.

A noter que les artisans ont pour obligation d’établir un suivi documenté concernant l’évacuation de leurs déchets dangereux. Ce suivi est réalisé grâce à l’émission d’un document obligatoire appelé « Bordereau de Suivi des Déchets Dangereux » (BSDD). Ce formulaire doit être renseigné par chacun des intermédiaires (producteur, collecteur, expéditeur, exploitant…).

Ce suivi a pour objectifs :

  • De garantir la bonne gestion des déchets dangereux.
  • D’assurer leur traçabilité.
  • De sécuriser le parcours des déchets dangereux.
  • Prouver leur élimination, conformément aux normes en vigueur.

Comment gérer ses déchets de chantier conformément à la législation ?

Règles de base et risques encourus

Pour gérer leur évacuation, un producteur de déchets doit choisir des filières qui respectent la règlementation et qui sont détentrices des autorisations préfectorales permettant d’exercer dans le domaine du recyclage et de la valorisation des déchets.

Tout producteur de déchets BTP est donc responsable de ces déchets jusqu’à leur valorisation finale, à moins que ce dernier ne décide de reléguer sa responsabilité à un sous-traitant. Dans le cas contraire, il devra s’assurer lui-même de l’élimination des déchets de chantier qu’il a généré.

Malgré ces mesures, ce sont près de 80 000 tonnes de déchets qui sont retrouvées dans des décharges sauvages Françaises. Les coupables de ce délit risquent jusqu’à 1 500 € d’amende s’il s’agit de déchets anodins. Toutefois, la sanction peut s’élever à 75 000 € s’il s’agit de déchets professionnels.

Le diagnostic PEMD : définition et règlementation

Le diagnostic PEMD (Produits Equipements Matériaux Déchets) permet de déterminer la nature, la quantité et la localisation des matériaux/produits qui seront sources de création de déchets, ceci afin d’en assurer préalablement la finalité (évacuation et/ou revalorisation).

Depuis le 01/01/2022, ce constat est devenu obligatoire pour tous les chantiers de démolition et de rénovation répondant à l’un des critères suivants :

  • La surface cumulée de plancher est supérieure ou égale à 1000 mètres cubes.
  • Les travaux s’affairent à réhabiliter 2 éléments de gros œuvres.
  • Le bâtiment a siégé entre entreprise agricole, industrielle ou commerciale et a abrité une substance dite dangereuse dans le cadre de son activité.

Mention « déchet » obligatoire dans les devis à partir de 2021 

A compter du 1er juillet 2021, les professionnels du BTP sont tenus de faire figurer la mention « déchet » dans les devis pour les travaux et rénovations. L’établissement de collecte des déchets doit procéder à un vote pour chaque moment de dépôt des déchets de construction et de jardin au centre de collecte. Ainsi, les professionnels du BTP doivent déclarer :  

  • Nature des déchets : inertes, non inertes, non dangereux, toxiques.  
  • Quantité ou volume de déchets : en tonnes, litres, m3 ou toute autre unité de mesure pertinente (juste pour donner une idée).  
  • Modes de gestion et d’élimination des déchets : tri sur chantier, recyclage, restriction, collecte séparée, broyage, etc.  
  • Nom, coordonnées et type d’installation de chaque point de collecte pour chaque type de déchet : déchèterie, déchèterie (publique ou privée), déchèterie, ISDI, distribution à domicile, etc.  
  • Estimation provisoire du coût total de la gestion des déchets : main-d’œuvre, transport, traitement, location de conteneurs (etc.) pour estimer ce coût à la fin du projet et ajuster à la facture de clôture.  

Certains logiciels, dont les logiciels de la gamme WHY permettent de gérer simplement cette obligation légale :

Gérer ses déchets de chantier

Tri et contenants des déchets

Les différents types de déchets (inertes, dangereux et non dangereux) ne doivent pas être mélangés entre eux, c’est pourquoi un chantier doit se munir d’au moins 3 bennes de collecte avant de pouvoir réaliser le tri de ses déchets. Toutefois, la plupart du temps les professionnels choisissent plutôt de séparer leurs déchets en 6 catégories :

  1. Les déchets inertes,
  2. Les métaux,
  3. Le bois,
  4. Le plâtre,
  5. Les autres Déchets Industriels Banals (DIB),
  6. Les déchets dangereux.

Par ailleurs, si vous souhaitez fragmenter davantage le tri de vos déchets, vous pouvez opter pour l’achat ou la location de bennes supplémentaires, telles que :

  • Une benne à gravats
    • ou sac de glace pillées s’il s’agit d’une faible quantité
    • ou sacs de roche concassée pour un volume important de gravats
  • Une benne pour les déchets verts
  • Une benne pour les déchets recyclables (cartons et plastique durs)
  • Une benne pour objets encombrants.

A noter qu’il est possible de faire appel à des entreprises spécialisées pour assurer la récolte et le traitement des déchets.

Collecte et transport

Si le volume de déchets de chantier est important, alors il vaut mieux l’évacuer via un camion benne. Il s’agit également de la méthode la plus rapide.  

Pictogrammes de signalétique sur chantier

La Fédération Française du Bâtiment à développer un éventail de pictogrammes illustrant les différents types de déchets de chantier, afin d’aider les professionnels à trier correctement leurs déchets. Ces pictogrammes sont téléchargeables librement au format PDF sur la page https://www.dechets-chantier.ffbatiment.fr/pictos-dechets.html

Ces derniers peuvent être utilisés pour être affichés sur les bennes de collecte. Cela permettra une meilleure visualisation et limitera ainsi les erreurs de tri.

Vidéo : Comment répondre à la réglementation de 2021 sur la gestion des déchets ?

Depuis le 1er juillet 2021, il est obligatoire pour toute entreprise du bâtiment, quelle que soit sa taille, d’ajouter des mentions « déchets » dans les devis de travaux.

Il s’agit notamment des mentions suivantes :

  • Estimation de la quantité totale de déchets produits par l’entreprise pendant le chantier ;
  • Modalités de gestion et d’enlèvement de ces déchets ;
  • Désigner le ou les points de collecte où l’entreprise prévoit de déposer les déchets issus du chantier ;
  • Estimation des coûts associés aux modalités de gestion et d’enlèvement de ces déchets.

Certains logiciels dédiés aux métiers du bâtiment permettent de faciliter cette gestion en intégrant un module de gestion des déchets, c’est la cas notamment des logiciels WHY Efficience® et WHY Manager®.

Partager ce contenu :

Sommaire

Échangez avec WhySoft Group

Suivez l’actualité de WhySoft Group et rejoignez une communauté d’entrepreneurs

Ophélie NICOUX

Laisser un commentaire